Points de repère - après Fukushima

Notre prochaine conférence aura lieu le vendredi 9 septembre 2011 à 20h00 à l Aula FXBde la Haute Ecole Spécialisée (« Ecole d'ingénieurs », HES-SO, Rue du Rawyl 47) de Sion:

Points de repère - après Fukushima

Cette soirée constituée de deux conférences relatives à la catastrophe de Fukushima a pour but de faire le point sur sa signification en termes de sécurité nucléaire et de radioprotection – la protection de la santé contre les rayonnements ionisants. En deçà du débat entourant l’énergie nucléaire et son avenir, cette manifestation vise à une meilleure compréhension de ces deux aspects  concernant le nucléaire qui peuvent tout deux être traités de manière systématique.

La sécurité des installations nucléaires (Bruno Pellaud)

Fukushima a mis en évidence de manière spectaculaire les faiblesses de plusieurs centrales nucléaires  identiques entre elles face à une catastrophe naturelle sans précédent : un tremblement de terre dévastateur suivi d’une vague géante. Les conséquences de celle-ci sont presque identiques sur chaque centrale : fonte du cœur nucléaire jusqu’au relâchement de radioactivité. Les leçons de Fukushima au niveau de la conception de sécurité de ces centrales sont d’ores et déjà claires. Avec des systèmes de sécurité adéquats, le double impact sismique et tsunamique n’aurait pas eu de conséquences graves en dehors des centrales. Ces systèmes de sécurité ont été installé en Suisse il y a plus de vingt ans. C’est sur cette base que le Conseil fédéral a autorisé de continuer l'exploitation de nos cinq centrales nucléaires jusqu’à la fin de leur vie technique. Entre temps, le gouvernement japonais a officiellement reconnu l’insuffisance de sa législation nucléaire et exigé des mises à jour techniques des installations.
Comment sont établies les normes de sécurité? Une fois pour toute, lors de la mise en service d’une centrale, ou d’une manière évolutive avec des améliorations continuelles? Comment expliquer et corriger les grandes différences des normes japonaises par rapport aux normes suisses et européennes? Existe-t-il des moyens de limiter les conséquences d’accidents nucléaires?

Bruno Pellaud, valaisan et ancien directeur-général adjoint de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) à Vienne fournira des réponses concrètes à ces différentes questions. Dans les années huitante, il a dirigé les activités nucléaires du bureau d’ingénieurs Electrowatt à Zurich lors de la réalisation de la centrale nucléaire de Leibstadt, la plus grande centrale de Suisse avec une puissance de 1200 mégawatts.

L’impact des radiations sur la santé
(Christophe Murith)

L’accident de Fukushima a causé la dispersion de substances radioactives dans l’environnement, ce qui a conduit à une irradiation des équipes de secours et de la population. Les agences de presse ont souvent choisi de présenter cette irradiation sous forme de multiples de la dose d’irradiation « normale », sans expliquer, la plupart du temps, la signification de la normale.
La radioprotection s'est développée depuis la création en 1928 de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR). Cette instance émet les recommandations au niveau mondial sur l'estimation des risques radiologiques, ainsi que sur les méthodes de protection visant à les limiter. Elle se base sur une longue expérience avec les radiations dans le domaine nucléaire, médical et industriel, ainsi que sur le suivi des survivants des explosions de Hiroshima-Nagasaki en 1945.
Le système actuel de la CIPR se fonde sur l'hypothèse linéaire sans seuil qui considère que le risque de cancers radioinduits et de malformations génétiques est proportionnel à la dose. A partir de cette hypothèse, des limites de doses pour le public et les travailleurs, ainsi que pour les situations accidentelles ont été déterminées afin de garantir la protection des personnes concernées. Ces doses sont-elles acceptables ? Comment les « becquerels » et « sieverts » servent-ils à apprécier la dangerosité de la situation du point de vue sanitaire ?

Christophe Murith, chef de la section risques radiologiques à l’Office fédéral de la santé publique expliquera ces aspects pratiques de la radioprotection. Il a été actif par le passé dans le domaine de la surveillance de la radioactivité de l’environnement, en particulier dans le voisinage des centrales nucléaires suisses et a présidé le groupe radioécologie « Nord-Cotentin » chargé d'évaluer l'impact des rejets de l'installation de La Hague sur l'environnement et la santé. Après l'accident de Tchernobyl en avril 1986, il a effectué de nombreuses mesures de contamination sur le territoire suisse, dont certaines en Valais et à l'étranger, ainsi que dans la zone d'exclusion de Tchernobyl.

A la suite de cette conférence, une verrée sera offerte.

Nous nous réjouissons de vous rencontrer à cette occasion et vous adressons nos salutations les plus amicales,

                                    Le comité